hey girl, i know who you are (ft. Némo)

hey girl, i know who you are

@Némésis & @Astrée 

Malgré ce que l’on pense, les terres de Noxis ne sont pas que mortes et brûlantes, de nombreux végétaux y trouvent leur place parmi les flammes et leurs vertus sont souvent très fortes et puissantes. De par ta place de chimiste, tu as souvent l’occasion de te rendre sur cette île qui, tu l’avoue, ne te dérange. On parle souvent de l’ambiance morbide qui y règne mais tu dois avouer que c’est presque apaisant. Alors tu prends plaisir à venir fouler la végétation encore en vie. Tu cherches à faire en sorte que les récoltes de Shangri-La soient plus résistantes alors quoi de mieux que la verdure puissante qui se trouve ici ?

Tu chantes au milieu des arbres, dansant presque en sauté de plantes en plantes pour observer leurs particularités. Tu mets une petite bouture dans un sac lorsque tu considères l’élément comme intéressant. « Ah la saleté ! » Tu cris lorsque les pétales d’une fleur te piquent. Si c’est une plante hallucinogène, t’es dans la merde. Malgré tout, t’en prend un peu, ça pourrait servir pour ton autre activité. Tu ne vois pas le temps passer quand tu t’aventures dans les contrées lointaines des îles, fredonnant les airs de ton ancienne vie bien que ton pouvoir ne fonctionne plus comme tu l’aurais espéré. Concentrer sur la verdure, à genoux au sol, tu entends des bruits de pas au loin. Joueuse comme tu l’es, tu te caches derrière un arbre pour observer l’être qui se dirige sans le savoir vers toi. T’allais faire une connerie quand tu aperçois ses cheveux ondulés dépasser, les mêmes que les tiens. Tu sens même un petit picotement autour de la pierre nichée dans ton cou. C’est elle. Sa beauté est toujours aussi digne de celle des sirènes, son aura te submerge parce qu’elle vient coller parfaitement à la tienne. T’en restes bouche-bée, incapable de chanter à nouveau, le temps de réaliser.

Finalement c’est la joie qui vient inonder ton corps. Ta sœur ! Némésis est là ! Des mois que tu la cherches, que tu parcours les îles, persuadée qu’elle a survécu à la Destruction et là, elle se présente devant toi sans que tu ne le veuilles. C’est incroyable !  Et en plus, elle est seule. Sans hésiter, tu cours vers elle. T’as l’air d’une folle mais… en fait, ça ne change pas de d’habitude. « Toi aussi tu te caches ici pour parler aux arbres ? » Tu demandes en arrivant, riant de ta propre connerie. Tu te plantes devant elle avec le sourire jusqu’aux yeux. « Moi, c’est Astrée, comme la déesse de la Justice. Si tu me connaissais, tu saurais que ce nom ne me va pas du tout. » Tu dis en tendant ta main vers elle. En fait, tu voulais surtout voir si elle se souvient de toi, tu considères que non aux vues de sa non-réaction. « Tout comme le tient, Némésis. » Tu dis en penchant la tête sur le côté. « Enfin, je préfère t’appeler Nessie. » Tu ajoutes, en espérant qu’elle comprenne le message : JE TE CONNAIS. T’aurais pu être plus clair mais ce n’est pas drôle sinon.

BY PHANTASMAGORIA

hey girl, i know who you are

@Némésis & @Astrée 

J'avais pris une partie de mon matériel, pour extraire des matières de ce que je pouvais trouver sur l'île de Noxis. J'avais l'autorisation de me balader sur les îles, exceptionnellement, donné par le dieu Arès, en personne afin de faire mon travail au mieux. Par évidence, je ne pouvais pas le voir. Mais au moins, je pouvais voguer entre les îles, sans être embêtée par une quelconque règle de je dois rester parce que monsieur le capricieux à décider que je ne pouvais pas bouger. C'était quel genre de dieux, ça, sérieux ? Pourri gâté, probablement. Comme tout les autres d'ailleurs. Comment il faisait Damyan pour les supporter à longueur de journée ? Tu m'étonnes qu'il était toujours grognon. Je tirais sur une grande plaque, qui ressemblait à une ancienne armure. Un squelette venait avec la plaque. Je haussais un sourcil, en agitant le tout pour faire dégager ce qu'il restait de... Cette chose ? Personne ? Peu importait ce qu'il était avant, maintenant, il n'était que des os et bientôt, sans armure, en plus.

C'était de l'acier de qualité, je pouvais en faire quelque chose d'intéressant. En y pensant, ça me donnait une idée. J'allais rincer la plaque dans une petite rivière. Je frottais avec une grande brosse et une fois fait, je me rinçais le visage aussi. Je pris un papier et un crayon pour noter mon idée, le dessiner avec un schéma. J'étais sûre d'être capable de faire ça et si j'y arrivais ça serait sans doute une avancée folle. J'allais avoir besoin de poutre, d'allumette et un peu de chimie. Le crayon de papier dans la bouche, j'avançais sans m'en rendre compte alors que mon bœuf tirait la charrette, sans vouloir utiliser cette expression. La petite pierre logée sur ma poitrine, au niveau du plexus, vibra très légèrement. Et sortit de nulle part, une inconnue courrait vers moi comme une folle. Je ne reculais jamais devant personne mais j'étais à deux doigts de le faire, là quand même.

Cette femme... Je l'avais aperçue pendant le banquet. Elle dansait seule. Il lui manquait peut-être une case. Ca expliquait pourquoi elle courrait vers moi comme si je lui avais volé son goûter. « Toi aussi tu te caches ici pour parler aux arbres ? » Hilarant. Pas du tout flippant. Venant d'une personne qui dansait seule en plein milieu des populations. Malgré tout, je trouvais sa fantaisie embaumante et mon coeur trouva soudainement une certaine tranquillité. « Non, de mon côté, c'est plutôt balade avec des cadavres. » annonçais-je, en ricanant. Qui rigolerait de ça ? Même si à part moi... Tout le monde voyait la mort comme un fardeau mais je ne voyais rien d'autre que le chaos.

« Moi, c’est Astrée, comme la déesse de la Justice. Si tu me connaissais, tu saurais que ce nom ne me va pas du tout. » D'accord ? Et donc ? Pourquoi ce prénom resonnait en moi comme si je le connaissais. Pourquoi elle me regardait comme si c'était le cas ? « Tout comme le tient, Némésis. » Un silence dans mon esprit. Cette voix m'était carrément familière. Peu de personne connaissait mon prénom au complet sur les îles. C'était peu probable que ceux qui le connaissait soit capable d'en parler soit ils étaient morts soit ils ne me trahiraient jamais. Alors... QUI ETAIT CETTE FEMME ? « Tu connais mon prénom en entier... Et du coup, tu sais que je m'appelle Némo, ici ? » Je haussais un sourcil, intriguée. Je pourrais me sentir en danger mais je n'avais aucune inquiète. Pas une sensation de peur. Rien. Comme si c'était logique qu'elle sache cela de moi.

« Enfin, je préfère t’appeler Nessie. » Mon coeur loupa un battement. Ce surnom... Ce surnom m'avait toujours troublée. J'avais refusé qu'on l'utilise dans cette nouvelle vie. Je posais une main sur la pierre, qui sembla soudainement me bruler. « Ce surnom... Personne n'a le droit de le prononcer... » Je ne savais pas pourquoi ça me tenait autant à coeur qu'il reste presque secret. Je fronçais les sourcils, sans comprendre. Le doute qui s'installa en moi était d'une froideur terrifiante. Comme si, une partie de moi tentait de revenir après avoir été tuée.

« Je suis sûre... ou presque sûre de t'avoir connu. » C'était une simple sensation, qui percutait mon esprit. Je n'avais aucun souvenir, rien d'autre que cette évidence : Je la connaissais. Mais elle sortait d'où cette femme, bordel ? « Qui es-tu, vraiment ?  » Il me manquait une partie de moi depuis des années et là.. Là, je savais que je pouvais la retrouver. Pourquoi ? D'où elle sortait ? « Dis-moi pourquoi j'ai l'impression de partager un passé avec toi ? C'est presque... » Douloureux ? Je posais une main sur mon crâne en grimaçant très légèrement. Mais c'était quoi ce délire ?

BY PHANTASMAGORIA

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@Némésis & @Astrée 

Ton constant état d’euphorie fait souvent peur à celles et ceux qui t’entourent. Tu t’en rends compte mais tu as décidé très jeune de ne jamais faire changer à cause du regard des autres. T’adores être comme ça, toujours pleine d’énergie, des idées plein la tête, l’envie d’expose aux autres tes émotions en permanence. S’il y a bien une chose qu’on ne pouvait pas te reprocher, c’est que tu es clair et net sur tes attentions et sur tes avis. Te ne l’aimes pas ? Tu lui dis. Tu l’aimes ? Tu lui dis. C’est pareil. T’as toujours été comme ça. Tu dis souvent que tu es pareil en amour mais en fait, tu ne le sais pas… tu n’as jamais donné ton cœur à quelqu’un et quand tu as été prête à le faire, ce n’était pas réciproque. Foutu vampire. Damyan, j’espère que t’es mort parce que si elle te retrouve…

Mais quand tu as de nouveau ta sœur sirène dans ton champ de vision, il y a tellement d’émotions qui jonglent dans ton cerveau que tu peines à te canaliser, courant telle une furie vers elle. « Non, de mon côté, c'est plutôt balade avec des cadavres. » Tu rigoles avec elle et revoir son sourire réchauffe ton cœur mort. Qui rigole de ça ? Vous, évidemment. Alors tu te présentes, simplement pour la tester. Tu vois bien qu’elle ne t’a pas reconnu mais une partie de toi espère qu’à l’entente de ton nom, elle retrouve une partie de sa mémoire. Peine perdue. Mission échouée. Alors c’est à toi de lui montrer que tu la connais, que ta mémoire est maintenant intacte et que tu vas pouvoir lui donner les réponses qu’elle cherche sûrement depuis la destruction. « Tu connais mon prénom en entier... Et du coup, tu sais que je m'appelle Némo, ici ? » Alors là, non, tu ne le savais pas. Mais ce n’est pas un défaut de mémoire, tu ne la connais simplement pas dans cette nouvelle vie. Pas encore. Némo ? C’quoi ce surnom à la con au juste ? Son surnom de ton époque inspirait bien plus de peur et de méfiance et tu ne manques pas de lui rappeler. « Ce surnom... Personne n'a le droit de le prononcer... » Tu sens qu’elle est troublée et perdue. « Eh, dis pas ça ! Moi j’ai le droit ! » Tu sais ce que ça fait, t’es passée par là aussi il y a très peu de temps. Tu ne bouges pas, tu l’observes, attendant qu’elle se remette de cette information. T’as vraiment l’air tarée d’un point de vue extérieur avec ton regard fixé sur elle et ton corps immobile.

« Je suis sûre... ou presque sûre de t'avoir connu. » Tu haussais un sourcil, grand sourire aux lèvres, limitant ce rire qui veut sortir de ta bouche. « Qui es-tu, vraiment ? » Demande-t-elle avant que tu ne puisses ouvrir la bouche. Tu t’approches doucement d’elle, comme tu l’aurais fait à votre époque pour la rassurer. « Dis-moi pourquoi j'ai l'impression de partager un passé avec toi ? C'est presque... » Tu sais exactement ce qu’elle veut dire. Oui ça fait mal. Vous venez de perdre tellement d’années alors vos destins sont liés, alors que votre lien est éternel. « Douloureux ? » Tu demandes en sachant très bien sa réponse.

Plus proche d’elle que jamais, tu te retournes à quelques centimètres de visage pour qu’elle soit dos à toi. Tu ne sais pas vraiment ce que tu vas faire, comme d’habitude tu laisses ta folie dicter tes mouvements. Tu passes tes mains en-dessous de tes cheveux que tu remontes doucement. La pierre doit maintenant être apparente, brillante et d’un vert éclatant. « La mienne est ici, pas assez visible si tu veux mon avis. » Tu dis en riant avant de te retourner pour la regarder. « Alors, par où commencer ! » Tu t’esclaffes en riant avant de faire un tour sur toi-même, comme si tu dansais puis tu t’assois sur un rondin de bois juste à côté de vous, les jambes croisées. « On est des sirènes. Le Dieu Hadès nous a créer. Il est mort. Je crois. Peut-être. Nous sommes sœurs au fait ! » Toutes les infos sortent un peu aléatoirement mais bon. « Nos mémoires ont été effacé pour des raisons que je ne connais pas mais eh ? Je suis qui moi ? Ils pensaient que j’allais rester sans réponses ? » Tu rigoles un peu trop fort pour une femme dont on a effacé la vie. « Quand je dis « ils » se sont les Dieux et Déesses encore en vie, des pourritures ! » Tu te relèves en vitesse. « Tu veux retrouver ta mémoire ? J’ai trouvé la solution. » Tu sautilles comme un lapin, fière et impatiente de retrouver celle qui était ton binôme depuis ta naissance.

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@Némésis & @Astrée 

Tout s'enchaîna à une vitesse folle... Cet impression de déjà-vue, sur cette femme qui s'était pricipité vers moi comme si je lui avais volé son goûter... C'était ça le pire. Au fond de moi, dans les tréfonds de mon âme, je savais. Une partie de moi avait l'impression de la connaître ou de l'avoir toujours connu. Il parait que ça arrivait quand on trouvait des personnes qui se rapprochaient de la partie de notre coeur... Mais une chose m'inquiétait... Cela faisait des années que j'étais persuadée d'une chose : Je n'avais pas de coeur.

Elle était là, devant moi, une étrangère et, pourtant, il y avait ce tiraillement sourd en moi, cette sensation confuse et familière que je ne comprenais pas. Mes yeux se posaient sur elle, observant chaque détail, chaque trait de son visage, et pourtant, rien dans ma mémoire ne se rallumait. Elle avait quelque chose de désarmant, un éclat étrange dans son regard, si elle me reconnaissait - ou pire, comme si elle attendait quelque chose de moi. « Eh, dis pas ça ! Moi j’ai le droit ! » Je grimaçais en entendant cette phrase. Le droit... Elle pensait avoir le droit d'utiliser un surnom que je refusais d'entendre des années.

Pourquoi ? Pourquoi ressentir cette déchirure que je ne pouvais expliquer ? C'était comme si chaque fibre de mon être se souvenait d'elle, alors que ma mémoire restait désespérément vide. Je n'étais pas du genre à me perdre en émotions, et pourtant, il y avait ce poids, cette tension invisible qui m'écrasait sous le poids d'un passé oublié. J'avais envie de me détourner, de chasser cette faiblesse qui venait avec sa présence, mais quelque chose me retenait. Elle n'était pas juste une étrangère, n'est-ce pas ? Elle était bien plus, même si je ne comprenais pas pourquoi.  « Douloureux ? » J'avais un instinct surhumain concernant les autres. Je comprenais une partie de leurs émotions. Un homme m'avait dit un jour que j'avais simplement le sens de l'observation mais.. Une part de moi savait que c'était plus que ça. Parfois, je le sentais, j'avais même l'impression de pouvoir tirer les fils de leurs pensées.

Elle me comprenait sincèrement, comme si elle ressentait ou avait ressenti cette même étrangeté, ce même trouble. Une part de moi, aussi insaisissable soit-elle, me poussait à faire un pas vers elle à franchir ce gouffre invisible. Mais, je n'osais pas. Si elle était une part de ce que j'étais, une part de moi-même enfouie dans l'oubli, alors l'admettre serait renoncer à mon armure, à la force que j'avais construite. Pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher de vouloir savoir.  « La mienne est ici, pas assez visible si tu veux mon avis. » Sa pierre... Comme la mienne. Et le bouleversement de cette révélation venait à confirmer : Elle me connaissait. Alors... Il y avait de cela plus de 100 ans ? Sa pierre était fascinante, magnifique d'un vert éclatant. La mienne avait toujours eu une couleur rubis, avec des teintes plus au moins claires. « Alors, par où commencer ! »

Parce qu'en plus, elle avait d'autres choses à me dire. Je soupirais longuement, une main sur ma pierre encore. Elle brulait presque. C'était comme si ce qu'elle allait me dire... Aller tout briser. « On est des sirènes. Le Dieu Hadès nous a créer. Il est mort. Je crois. Peut-être. Nous sommes sœurs au fait ! » Pardon ? PARDON ? J'étais une sirène ? Comme dans les contes qu'on racontait aux gosses ? Avec Achille et tout le bordel ? Après tout... Ca m'avait toujours fasciné et j'étais tout le temps attiré par l'eau... Ma voix était bénis par les dieux... J'avais toujours pensé que je n'étais rien d'autre qu'une descendantes des enfers. Au fond, j'avais raison ? Hadès... Je fronçais les sourcils. Ca résonnait dans mon bide. Je détestais ça. Le dieu des enfers... Le dieu des enfers. Le dieu des enfers...

« Nos mémoires ont été effacé pour des raisons que je ne connais pas mais eh ? Je suis qui moi ? Ils pensaient que j’allais rester sans réponses ? »  Tout était absolument aléatoire. Les infos qu'elle me donnait, la brutalité de les donner et elle... Elle était tous sauf équilibrée. Je pinçais l'arête de mon nez. Je savais que mes souvenirs avaient été effacées. Il me manquait toujours une partie de mon histoire. « Respire. Tu me donnes mal à la tête ! » râlais-je en voyant la vitesse où elle me débitait les informations. Elle allait crever par manque d'oxygène. Et ce n'était pas que ça me dérangeait mais... En fait si, ça me dérangeait. Je ne savais pas pourquoi mais... Ca me dérangeait.

« Quand je dis « ils » se sont les Dieux et Déesses encore en vie, des pourritures ! » Ah ! On était au moment d'accord là-dessus. Je haissais les dieux. Ils n'étaient pas mieux l'un que l'autre. Le seul dont je voyais l'utilité, je m'y étais installée, sur son île. Au délà du plaisir du chaos de ses lieux, il était aussi le seul dieu vers lequel je retrouvais une partie de mes valeurs... Enfin valeurs... C'était un grand mot pour moi.« Tu veux retrouver ta mémoire ? J’ai trouvé la solution. » Sautillante de joie, je ne savais pas quoi lui dire. Elle était trop excitée pour ne pas être sincère, trop directe pour ne pas être honnête.

Impossible que ça soit une personne envoyée par quelqu'un dans le but de manipulation ou de me tuer. J'avais toujours été méfiante mais mon instinct, que je suivais comme une parole divine, me disait que je ne risquais rien.  « Calme-toi, tu vas vraiment me rendre malade ! » grognais-je, en levant les yeux au ciel. Elle était chaotique, à l'image de ce que j'aimais finalement. Et c'était peut-être pour ça, qu'impulsivement, je lui répondis : « Montre moi ta solution. » Je ne craignais rien.

« Astrée... » Le prénom glissait de mes lèvres presque par surprise. Astrée. Aussitôt dit, il me laissait un goût étrange, comme une note de musique que l'on avait oubliée, un mot dont l'écho persistait. Ce prénom, il résonnait en moi d'une manière que je ne pouvais pas comprendre. Un frémissement, hésitation que je ne connaissais que trop peu, je n'étais pas du genre à douter, comme si prononcer ce nom avait éveillé quelque chose d'ancien, de puissant, enfoui sous des couches de silence. Une main se posa sur son visage, presque comme si c'était automatique. Je regardais son âme à travers ses yeux. Mes yeux ne quittaient plus les siens. Cette chaleur sous ma main... Je l'appréciais vraiment. « Tu me parais si familière... Si proche. »

Mais pourquoi ? Pourquoi ce prénom, pourquoi cette inconnue face à moi, me faisait-elle ressentir ce mélange confus de curiosité et d'inconfort ? Mon coeur, que j'avais appris à ignorer depuis des décennies, se serrait sans raison. C'était ridicule. Je ne savais rien d'elle et pourtant une partie de moi, viscérale et inexplicable, voulait s'approcher. La barrière de méfiance qui m'entourait se fissurait légèrement, laissant apparaître, un éclat d'émotion que je ne contrôlais pas. Cela me dérangeait autant que ça m'intriguait.  « Je t'ai connu... Je te connais depuis trop longtemps pour m'en rappeler... N'est-ce pas ? Il y a 100 ans... Je me suis réveillée sur le sol de ses îles... » Je restais là, immobile, ma main contre sa joue.

Le nom d'Astrée suspendu dans l'air entre nous comme un lien ténu, mais indestructible. Si elle avait vraiment une place dans ce passé oublié, pourquoi cette sensation d'urgence, comme si quelque chose risquait de m'échapper à jamais ? C'était insensé... et pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher de vouloir plus, de vouloir savoir. « Je savais avoir perdu quelque chose... Sans jamais réussir à comprendre quoi. J'étais sûre d'avoir connue une autre vie avant celle-ci... Mais rien, rien ne revenait. Même après 100 ans. Et la seule chose qui resonne en moi depuis 100 ans, c'est ton prénom et ce surnom Nessy... » Quelque chose me disait que j'aurais bientôt les réponses à mes questions. « Nous étions proches, n'est-ce pas ? Parlons moi de nous, de moi... De ce que j'étais avant... Tout ça ? » Plusieurs questions me revenaient en tête. « Si nous sommes des sirènes alors explique moi... Pourquoi je n'ai croisé personne d'autre comme toi ou moi ? »
       

BY PHANTASMAGORIA