and yet I lived, you lived, we lived. (elijah)

Fils d’un seigneur de la Terre et de la déesse Déméter, tu arrivais dans ce monde avec des réels avantages. Entouré, heureux, avec la chance de connaître l’amour des siens et la confiance de ses aînés, tu as grandi comme un prince, arpentant le château familial et prenant racine dans la forêt qui l’entourait. C’était chez toi et qu’est ce que tu t’y sentais bien. Tes frères et sœurs partageaient avec toi ce bonheur que de vivre en communauté. Coupés du reste du monde, tu n’as jamais eu l’envie de le parcourir, te contentant des petits bonheurs qui faisait ton existence sur ces terres-là. Surprotégé, c’est certain. La vie n’était que paisible, belle, rose. Ta mère mettait un point d’honneur à ce vous ne sachiez pas les horreurs qui pouvaient se dérouler en dehors de l’enceinte du royaume. L’un de tes frères, fidèle rebelle, te racontait souvent ce qu’il pouvait observer à l’extérieur mais tu te contentais d’ignorer ou de ne retenir que le bon.

Malheureusement, cette vie parfaite a été balayé par la Destruction. Ton monde anéantis en si peu de temps, les flammes qui ravages ton univers sous tes yeux : ta famille sera détruite en un instant. C’est par miracle que tu réussis à survivre, ou plutôt grâce à ta vitesse accrue que tu peux t’échapper de cet enfer plus vite que les autres. Nous ne parlerons pas des regrets qui te hantent, de cette manière dont tu as fui sans prendre le temps d’aider, sans même te retourner.

C’est Artémis qui te recueil alors tu ères sans but à atteindre. Le sang de ton passé encore sur ta peau, la douleur sur ton visage, le vide dans ton regard alors que tu essaies de réaliser l’ampleur des dégâts de cette guerre qui n’était pas la tienne. Shangri-La te rappelle vaguement tes origines. De la nature, des paysages, de quoi défouler tes jambes dans un environnement agréable. Un peu douceur dans ton cœur meurtri réellement pour la première fois. Tu n’étais pas préparé à souffrir autant. Tu en veux presque à ta mère de t’avoir tant couvé, de ne pas t’avoir laissé la chance de te préparer à une telle malédiction. Pouvais-tu vraiment l’être ?

Tu avais gagné la confiance de la déesse Artémis, tu étais l’un de ses plus proches chasseurs et tu menais une vie qui pouvait s’apparenter à celle que tu menais avant. Hormis que maintenant, tu connais ce qu’est le malheur. Ta vie se résume à la chasse, les plaisirs de la vie et profiter des instants de repos pour picoler et t’amuser. Pour rien au monde tu n’aurais voulu changer de vie. Mais comme tu l’as appris rapidement, tout peut changer en un instant.

C’était une nuit paisible, on pouvait observer les étoiles et sentir une brise légèrement fraîche sur vos peaux brûlantes. Les bouteilles de verre entassées à côté de vous sont les témoins d’une soirée qui se déroule parfaitement bien. Tout semblait annoncer un moment agréable. Jusqu’à ce que vous vous mettiez au défi. Ana, cette douce demi-déesse, ne croit pas en ta vitesse accrue. Elle s’imagine le beau parleur que tu es et pars en courant, imaginant que tu ne pourrais pas la rattraper. Tu lui laisses de l’avance pour illustrer ton don. En quelques secondes, tu aperçois son corps élancé dans une course infernal. Les rires se font entendre, les feuilles craquent sous le poids de vos pas rapides. Elle est a quelques mètres de toi mais s’arrête brutalement quand elle se retrouve au bord des limites de l’île, là ou le néant commence. Tes gestes sont moins assurés et tes reflexes pas aussi précis qu’à la normal à cause de l’alcool dans tes veines. Encore en plein vitesse, tu percutes son corps avec brutalité, la poussant en arrière. Tu essaies t’attraper sa main alors qu’elle s’élance dans le vide mais il est trop tard, tu n’aperçois seulement son corps qui tombe et son cri qui t’arraches les tympans. C’est terminé.
La panique te gagne, le choc te fige au-dessus du néant. Impossible de réaliser ce qui vient de se passer en quelques secondes. Ton cerveau est embrouillé par l’alcool et la peur. Très vite, tu rejoins l’endroit ou vous étiez installés afin de retirer toutes preuves de votre présence ici. Tes gestes sont incohérents et imprécis. Tremblant, tu essaie d’éteindre le feu que vous aviez fait en jetant de la terre dessus. Malheureusement, les flammes se détournent et rejoignent les bouteilles presque vides de l’élixir bu plus tôt. La nature sèche prend alors feu et en quelques secondes, c’est l’arbre derrière qui s’illumine dans un brasier infernal. La nature tant aimé de ta déesse est détruire, brûlée par les flammes, ravagés par tes erreurs.

L’histoire se répète et le même reflexe vient à toi : fuir. Tu ne peux pas rester ici, pas sur cette île, pas auprès d’Artémis, pas dans ton nouveau chez toi auprès de ceux qui étaient ta nouvelle famille. Tu rejoins rapidement le point qui mène à Amanh et tu vois cet endroit comme ta porte de sortie, là ou tout le monde est le bienvenu, là où tu espères pouvoir te fondre dans la masse pour ta cacher.

Tu ères sur l’île de Dionysos pendant des jours, incapable de réfléchir, perturbé, effrayé par les conséquences que pourraient avoir tes actes. La mort certaine. Tu profites des breuvages que tu peux trouver sur cette île de la débauche, tu restes dans l’ombre, torturés par les souvenirs de demi-déesse qui tombe dans le vide. Aucunes solutions ne s’offrent à toi. Tu es seul et sans ressources, perdue dans cet univers qui ne veut plus de toi. Dionysos te retrouve, assis sur le sol humide d’une ruelle sombre, perdant connaissance à mesure que l’alcool imprègne ton corps. Il sait, il sait exactement ce que tu ressens et tout s’amplifie à mesure qu’il est proche de toi. Tu ne peux plus te taire, tu es déjà pris au piège face un dieu bien trop curieux. L’histoire sort de ta bouche en peu de temps. Tu le supplies de t’aider, de te cacher, de faire de toi ce qu’il veut tant qu’Artémis ne te retrouve pas. Il pourrait aussi simplement te livrer à sa sœur. Mais de toute façon, ça devait arriver..

Sa clémence n’est pas saine mais te permet de trouver refuge en honorant la mission que le dieu te donne. Rester cacher auprès d’une femme, la surveiller, l’empêcher de s’échapper et cela, autant de temps que Dionysos le voudra. Tu acceptes et essaie d’apprécier le peu de liberté qu’il te reste. Dans les tréfonds d’Amanh tu vis alors une vie primaire auprès qu’une inconnue qui deviendra très vite ta seule ressource de bonheur. Attachement qui se crée mais que tu caches, sachant le sort qu’à réservé Dionysos à celui qui occupait cette place avant toi.