Rhaena ☾ No matter what I try

Toute histoire a son commencement…
Les plus vieilles de ces histoires sont écrites dans les étoiles, des histoires d’avant l’Homme et les dieux… Les plus récentes, transmises oralement par ceux qui les ont entendus ou y ont assistés, subsistent jusqu’au jour où elles deviendront légendes, inscrites à jamais dans le temps…
Celle-ci débute, bien avant que l’Homme ne trouve refuge sur les îles des dieux… Ne devant son existence qu’à une lumière divine, perçant les ténèbres d’un monde troublé…


Bien avant de devenir une des chasseresses d’Artémis, Velasca fût une amazone, obéissant rigoureusement aux règles qui avaient été ses guides toute son existence…
De sa tribu la guerrière était la plus pieuse, mais également, la plus pure, ayant fait voeu comme les déesses qu’elle vénérait, de chasteté… Subsistait toutefois un désir, ne cessant de croître au fil des saisons à la manière d’un pernicieux poison, la rappelant à l’ordre dès lors que le village se peuplait de rires : celui de la maternité…
Implorant les dieux durant des lunes, les prières de la guerrière se tournèrent finalement vers celle qu’elle n’eut de cesse de prier toute son existence : Artémis… A la déesse, la guerrière promit fidélité, obéissance et une réponse immédiate à toute demande que cette dernière formulerait à l’égard de l’amazone et de son enfant à naître. Mue par un désir égoïste, la déesse accepta…

Les dieux cependant, ne sont jamais seuls lorsqu’ils tissent le destin des mortels…

Dans l’ombre, un autre observait… Être cruel et malveillant, n’avais-tu pour seul plaisir que le trouble et les ténèbres ? Ce dernier profita d’une faiblesse, d’un instant pour envenimer l’esprit de la chasseresse par des visions sombres, des pensées de morts, un abîme de tourments où l’enfant et la déesse qui l’avait conçu se trouvaient seuls responsables.
Lorsque l’enfant vint au monde, Velasca, égarée par cette démence divine, tremblante de rage et de terreur, chercha à mettre fin à la vie de sa propre chair, de son propre sang… Déesse des jeunes enfants, laisserais-tu ton œuvre s’éteindre…

Certains dirent qu'il y eut un éclat argenté, rayonnant à travers les arbres par une nuit sans lune, une flèche mettant fin à une vie pour en protéger une autre… D’autres, que cela se fit dans le plus grand des silences… Chacun s’accorde cependant à dire, qu’à l'aube, l'enfant eut disparu et le corps de Velasca, fût trouvé sans vie au pied de la statue de celle, qu’elle avait vénérée.



Toutefois, à cette dernière, il semblait possible d’en ajouter une multitude qui te ne semblait pour autant pas moins vraies que la toute première qu’il t’ait été donné d’apprendre. Les Hommes disent que sur Noxis, il faut tuer avant d’être tué… Ce qui est vrai pour une île, ne l’est pas moins pour les autres : la Nature n’accepte l’Homme que s’il se trouve assez perspicace ou intelligent pour apprendre à la dompter, ou s’adapter à ses désirs…
Ainsi, fus-tu élevée par la déesse dans son île, ce lieu exigeant de toi l’adaptation ou la mort…

La moindre journée de ton existence, fût destinée à l’apprentissage : de la chasse, du pistage, du combat… Se déplacer discrètement, fabriquer armes et outils dont l’utilité ne serait plus à démontrer en environnements hostiles, devenaient plus facile à mesure que les années passées et que ton corps, façonné par les entraînements, gagnait en résistance.
Lorsque la déesse te jugea prête, elle disparut…
Bien qu’ayant redouté ce jour, tu choisis de ne point quitter Shangri-la puisque telles étaient les terres que tu avais toujours arpenté, toujours connues. La disparition d’Artémis, aussi temporaire soit-elle, n’était qu’une étape qu’il te fallait franchir et, quittant les lieux de ton enfance, tu partis dans les forêts de l’île, vivant en autarcie de ceux qui continueraient à raconter ton histoire…

Mais cela n’est pas réellement une fin, n’est-ce pas demi-dieu…