Haya ☼ I just killed a man, she's my alibi

Je suis Haya, née humaine au sang pur, mais condamnée par le destin à devenir vampire. Mon histoire commence le jour où Ares, le dieu de la guerre, m'a enlevée avec ma grande sœur Amélia. Ce jour-là, ma vie a changé à jamais.

Ma mère avait appelé à l'aide, un cri désespéré dans le chaos. Les vampires avaient envahi notre camp, et malgré nos efforts pour fuir, ils étaient trop nombreux, trop puissants. À seulement six ans, j'avais tenté de défendre ma famille avec un bout de bois. Les vampires, amusés, ont mordu Amélia et moi devant notre mère, nous laissant à moitié mortes. « Dieu Ares, si tu veilles encore sur l’humanité, je te confie mes filles. Rends-les aussi puissantes que toi ! » implora ma mère. Le silence tomba, puis le sol trembla sous l'impact de l'arrivée d'Ares. Il récupéra Amélia et moi, se débarrassant des vampires d'un simple geste. « Maman...» murmurais-je alors qu'il nous emportait. Elle nous sourit une dernière fois, le sacrifice d'une mère pour ses enfants.

Nous atterrîmes dans une pièce blanche immaculée. Amélia, tremblante de peur, et moi, en larmes, espérions un miracle. Une femme d'une beauté porcelaine s'approcha de moi, se mit à ma hauteur et tendit la main. « Tu vas venir avec moi, Haya. Je prendrai soin de toi. » Je refusai de quitter ma sœur. « Je ne veux pas. Je veux rester avec ma sœur. » La déesse Athena me prit dans ses bras. « Je ne peux pas faire ça, je ne te laisserai pas entre les mains d’Ares. » Alors que nous partions, je promis à Amélia que je reviendrais la chercher.

Athena veilla sur moi, m'élevant dans son palais. Pendant plus de dix-neuf ans, j'ai été isolée du reste du monde, Athena craignant pour ma sécurité. Seul le personnel du palais, les armées, les dieux et leurs entourages proches pouvaient s’approcher de moi. J'apprenais chaque jour, déterminée à devenir plus forte. Mais je savais que le peuple me voyait comme une humaine ordinaire, indigne de l'attention des dieux. Cette perception me poussait à m'entraîner sans relâche, à prouver ma valeur.

Un jour, alors que la lune brillait haut dans le ciel, je rentrais dans une maison après une longue journée d'entraînement car il y avait une suspicion de contrebande. Les rues étaient silencieuses, mais mon instinct me mettait en alerte. Une ombre se glissa derrière moi alors que j'ouvrais la porte. D'un mouvement rapide, je parvins à parer une lame visant mon dos. « Qui t'envoie ? » demandai-je, bien que je n'attendais pas vraiment de réponse. « Ceux qui t’ont créé ! », grogna l'assassin masqué.

Le combat était engagé. Ses mouvements rapides et précis trahissaient un entraînement rigoureux, mais j'étais prête. Avec une feinte, je le désarmai, le forçant à reculer. Avant qu'il ne puisse attaquer de nouveau, une flèche siffla dans l'air, se plantant dans le mur à côté de ma tête. Un deuxième assassin.

Je plongeai au sol, roulant pour éviter une autre flèche. Le tireur était caché sur un toit voisin, profitant de l'obscurité. Je m'élançai vers une ruelle étroite, utilisant les bâtiments pour me couvrir. En montant sur les toits, je repérai l'archer. Concentré sur sa cible, il ne me vit pas arriver. D'un saut précis, je l'attaquai par surprise, le désarmant et le maîtrisant rapidement.

Je retournai ensuite à la maison où je trouvai le premier assassin fouillant toujours. En quelques mouvements rapides, je le neutralisai, le plaquant au sol. Essoufflée mais victorieuse, je murmurai : « Vous avez sous-estimé l'entraînement des dieux ! » en attachant leurs mains avec des cordes. Je ne connaissais pas de pire et meilleur adversaire dans ce monde que le dieu du combat et je l’avais trop de fois affronté pour savoir qu’aucun d’entre eux n’avaient une chance.

Cette double tentative d'assassinat échouée me rappela que mes ennemis étaient nombreux et déterminés. Chaque jour, je devais rester sur mes gardes. Mais ce soir-là, j'avais prouvé une fois de plus que je n'étais pas une proie facile.

Quelques semaines plus tard, alors que je fêtais mes 26 ans, une audience fut demandée auprès des dieux. Les vampires voulaient discuter de moi. « Les dieux... Merci d’avoir accepté notre requête. Nous aimerions discuter avec vous de l'élue des dieux ! » commença leur porte-parole. Un silence s'installa. « Haya a reçu du sang de vampire. Ce sang ne peut pas être extériorisé par le corps humain. Le créateur nous a donné l’opportunité de survivre aux difficultés de la guerre, mais cela nécessite des sacrifices. »

Je serrais les dents, écoutant en silence. « Si elle ne meurt pas dans les prochaines années, le sang qu’elle a en elle l’appellera à se transformer. Cela sera très douloureux. Tous les vampires qui ont été appelés par leur sang à devenir vampires sont devenus fous. Haya doit mourir. Nous pouvons l’aider à...»

« Je deviendrai vampire.» déclarai-je soudainement, coupant court aux débats. Tous se tournèrent vers moi, surpris. « Mais avant, laissez-moi faire honneur à mon espèce humaine. Je veux mourir comme tous les guerriers, je veux mourir de vos mains, Dieu Ares.»

Le calme revint, mais Athena sembla soudainement triste, et Ares, agité. Suite à cette déclaration, je quittai la salle, la tête haute. A peine la porte franchie, je partis en courant, cherchant refuge en haut de la muraille. Assise là, regardant le soleil se coucher, je tentais de comprendre ma destinée. « Descends, Haya ! », demanda un ami, inquiet. « Est-ce vrai que tu vas être exécutée par le dieu Ares ? » Je ne répondis pas, réalisant à peine l'ampleur de ma décision.