Autrefois, le monde était si beau et vous y aviez une place de choix. Vous en rappelez-vous ? Chéri par les dieux, révéré par les mortels, vous, l’enfant de ces deux races. Vous aviez l’immortalité devant vous et en ce temps-là, l’éternité n’était pas un synonyme de cauchemar. Tout est si flou dans votre mémoire. Vous vous souvenez d’une guerre effroyable, puis soudain la fin de tout. Vous n’avez dès lors cessé d’errer dans le vide, imperméable à toute sensation, incapable de mourir. La pensée devint souffrance, alors vous avez cessé de faire le constat de votre parodie d’existence. Il vous faut un moment pour comprendre que ce qui vous entoure n’est plus vide. La torpeur existentielle reflue lentement, et vos sens engourdis émergent. Le premier son, la première bouffée d’air frais, le premier rayon de soleil. La familiarité de ces sensations étrangères vous saisit et vous vous levez péniblement. Vous êtes échoués sur une falaise qui donne sur une mer de nuage, l’un des derniers fragments du monde. Les derniers mortels sont morts depuis des éons, les derniers dieux se sont entretués presque jusqu’au dernier. N’en restent plus que quatre, possédant chacun son archipel : Athéna régnant sur Laeticia Mae, Arès tenant sous son joug Noxis, Artémis ayant fait de Shangri-la son terrain de chasse et Dionysos se délectant des plaisirs d’Amanh. Loin d’avoir fait la paix les uns avec les autres, vous comprenez rapidement que si vous tenez à préserver votre existence nouvellement retrouvée, il vous faudra lutter sans relâche et composer avec des forces qui vous dépassent. Apporterez-vous chaos ou harmonie aux ultimes radeaux de la Création ? Votre destinée vous attend.

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